Comme tous les samedi, je les observe. Ils arrivent par l’hortillonnage dans deux barques, une lourde et large, lente, l’autre fine et agitée, nerveuse. Je suis installée sur le petit pont qui mène au jardin tranquille du père Deslaurier, c’est ma mission du jour, que m’a confiée le vieux jardinier : surveiller la droite locale, ses deux barques où il voit du danger quand elles descendent comme ça vers l’embouchure de la Donge, comme ça lourde fine lente et agitée, chargée de calculs et de complots.
Moi, je les regarde passer.
La première barque s’appelle DextraPopula, lourde et bavarde ; ils y sont une demi douzaine, avec leurs caisses de vins fins et leurs bourriches d’huîtres, leurs boîtes à cigares. Ils sont épais, les hommes de mains.
La deuxième barque s’appelle Le-Peuple-Est-à-Droite, chargée de trois types, toujours les mêmes, silencieux. Le père Deslaurier m’a recommandé d’espionner ceux-là avec attention, n’en rien perdre, tout noter, semaine après semaine.
-Alors, y’avait lnotaire ?
-Oui.
-Cravat’ de couleur, gilet, bottes de propriétaire et rouflaquettes crantées ?
-Oui..
-Le con. Et le financier barbichu, sa bible et ses gants, toujours aussi moche, fait peur, double menton et pantalon de peau?
-Oui.
-Berk. Et John Camerlingue, pomme d’Adam, journaux sous le bras, pas un sourire, rien, les yeux mi-clos?
-Oui.
-Le con. C’est lui le plus dangereux, ce con d’ultra…Raconte petite, raconte encore Camerlingue…
-Rasé de près, petit lainage au col en pointe, dans les roses-roses trémières, parme.
-Le con.
Il s’en retournait enfin à ses occupations, son potager et je l’aidais ; il maugréait ; il faisait des plans et montait des systèmes. Je ne savais pas ce que le père Deslaurier, le cher vieux, tirait de mes observations et en quoi un Camerlingue rasé était plus dangereux qu’un Camerlingue mal entretenu, je ne comprenais pas, mais je savais que mon vieil ami avait raison de se méfier ; je mesurais l’importance d’une observation précautionneuse au ton inquiet que mon vieil ami prenait quand je lui livrais chacune de mes remarques.
-Vont chez Rapietta Greensponge, vont encore se poivrer lmuseau et comploter, comme tous les samedis, comme toute les semaines, comme toujours. Et on apprendra bientôt le résultat de leurs conciliabules: une liste Ultra, une affaire véreuse, un coup tordu, un vote pourri.
-C’est toujours comme ça avec la droite locale.
-T’as raison. T’as pas douze ans, mais y’a un moment que tu les observes, hein, tu as appris à les connaître. Sont dangereux, ceux de la barque fine surtout, surtout ce con de Camerlingue.
J’aidais mon vieux jardinier du mieux que je pouvais : toujours les berges à remonter, toujours une barque à calfater, encore un semis à préparer, des graines, des fanes, des fruits, bêchage, sarclage, arrosage, l’hiver au bois mort et à la tourbière ; j’étais heureuse chez le vieil hortillon. ll allait bientôt me demander de filer chez Rapietta, prendre mon goûter, et filer chez Rapietta, pour voir, pour lui raconter.
-Prends ton goûter, et file chez Rapietta, tum raconteras ; reviens qudemain. Il ajoutait toujours une prophétie comme :
-J’espère que l’notaire, ce con, sera resté coincé dans la vieille chatte congelée dla mère Greensponge.
-J’espère aussi. Je file.
J’allais chez Rapietta Greensponge par les terres, sautant les canaux par les vieux troncs couchés et coupant par les tourbières. Le bordel de Rapietta était sur l’île aux fagots, vers la basse terre, prévoir le détour par la faucarde, me fallait quoi une heure pas plus, sautant et filant, profitant de la promenade. Mais je ne traînais pas, pas le genre et puis les filles m’attendaient, pour le piano et pour la lecture ; en retour elles me couvriraient de sucreries et de tabac blond ; elles me raconteraient leurs clients, les vieux les gros les notaires et Camerlingue, ce con. Je jouerai pour elles et grâce à elles, grâce à Rapietta qui m’aimait, je profiterai une fois encore de cette éducation sans règles ni devoirs, menée entre le bordel et le jardin, de barque et de fil de l’eau, de faible tonnage toujours, où l’on préfère la finesse dans la manoeuvre et le printemps qui vient…Mes fleurs mes légumes mes livres mes poules mes oeufs voilà ce que j’avais à opposer à ces gros culs de droite, mes promenades mon piano mes amies du bordel et surtout surtout obéir au père Deslaurier : rester légère très légère, filante : leurs gros culs de droite les enverront par le fond, me disait-il, lestés coulés noyés les poches pleines des pesants cailloux de leurs complots et de leurs combines. Toi, tu dois rester légère, biaiser, sauter par dessus les canaux et ne pas rater une matinée de printemps. Et tout me raconter de leurs gros culs de droite. Applique toi à prendre des notes, et raconte moi…
Zont picolés demandait Deslaurier le lendemain ? Zont parlé ? Raconte moi ces vieux culs pourris.
M’ont pas remarqué, trop occupés. Et comme je suis repartie avant le jour, rien à craindre, dormaient encore. Ça sentait le vieux cigare et l’éther…
Tiens, quiqui marche à l’éther, dans leur bande ?
Le notaire.
Tiens tiens, lnotair tournà l’ether, m’étonne qu’à moitié et même je lui ferai passer dlopium à Rapietta, qu’elle les endorme mieux encore…
Mais je n’ai pas entendu grand chose, ils parlaient d’un couvent ; ils se sont agités couvent couvent ça j’ai bien compris. Mais pas plus, je n’ai pas entendu grand chose. Et quand le jeune curé de l’Hermitage les a rejoint, ils se sont fermés encore un peu plus, zont écouté et plus rien dit
Cette grande brinque de curé était là, lui aussi ? Alors l’affaire est sérieuse. Me méfie.
Se connaissent bien, d’après Rapietta, laissez moi continuer : Rapietta n’a pas compris quel couvent quoi comment, mais revenait sans cesse couvent couvent installer école élites élites. Rapietta pense qu’il s’agit de l’ancienne magnanerie de la plaine, la grande bâtisse abandonnée bien avant la grande insurrection ben ils parlent d’y installer une école des cadres de l’église, un seminarium pour leur élites déconfites et désemparées
les cons
ils parlaient de leur bon dieu, d’établir son royaume sur terre, et à mort la république à mort la gueuse, ils travailleront avec les régiments de cavalerie leurs officiers en tous cas stationnés pas loin retraite séminaire écoles et tout le tremblement. D’après Rapietta, ils sont décidés, Camerlingue surtout : c’est leur solution réunissent des fonds c’est pas cher la vieille bâtisse. Ensuite feront venir un prêtre, ça c’est sûr, un catalan
les salauds.
Rapietta n’a pas compris son nom mais un sale type du christ roi espagnol. C’est pour bientôt c’est le curé de l’Hermitage qui tenait le crachoir moi je l’ai vu le curé tout maigre de grandes dents je l’ai vu quand j’étais au piano je l’ai vu monter avec une fille aux gros nichons Arlette je l’aime bien y s’est fait essorer le curé épuisé rincé Arlette me l’a dit et quand il est redescendu comploter avec ses amis il tenait à peine debout mais c’est lui qui faisait les plans qui avançait les idées qui était le plus emballé par la bataille qui s’annonce à partir du couvent de la plaine ça ça l’avait requinqué l’affaire du couvent, des élites et des militaires.
C’est toujours comme ça quand je les vois descendre les canaux vers la Donge je me méfie c’est toujours comme ça sont dangereux.
En attendant Arlette m’a dit qu’elle avait la chtouille et que la bite au curé elle allait bientôt lui tomber sur les brodequins et qu’une vérole comme ça ça se soigne pas avec de l’eau bénite Arlette je l’aime bien elle a de beaux seins et elle a vérolé le christ roi.
Tant mieux et j’espère aussi que la Rapietta elle lui a congelé la queue à ce con de notaire. Et dl’ether je vais lui en fourguer des litres, qu’il y laisse sa putain de cervelle de droite, ce con et dlopium par caisse entière
on va se bagarrer on va les crever chtouille ether chatte congelée on va les crever gros seins chtouille petits fions on va les crever
mais chuis inquiet.
Et mon vieux Deslaurier s’en retournait à ses légumes ; il remaugréait ; il refaisait des plans ; il se recalmait peu à peu. Et moi je me repostais sur le pont du canal :
et revoilà bientôt les deux barques de la droite locale qui reviennent de chez Rapietta Greesponge, lentes et somnodéfaites, godaillantes. Il est neuf heures l’air est déjà chaud et les hommes de mains sont en bras de chemise, défaits oui, gras et défaits, lourds et le cigare éteint. Disent plus rien. Faut qu’y soient à l’heure à la messe au village, Camerlingue, le barbichu banquier et le notaire éthéré, faut pas qu’y traînent ; ils ont l’air fatigué, mais déterminé, que j’observe à un je-ne-sais-quoi de méchant dans la mâchoire, plis d’amertume mieux marqués encore qu’à l’aller. Camerlingue surtout, veut venger son petit monde : on le voit bien il hoche la tête en silence : il pense à son couvent revanchard et légitimiste à partir de quoi il va mener sa terrible reconquête.
Et moi je pense à Pompée (II,2) :
passez seigneur////passez dans cette barque////
et je regarde mon vieux père Deslaurier, sa bonne silhouette jardinante et têtue, bel hortillon à qui on ne la fait pas, gentille silhouette de printemps, cabocharde et inquiète,
et je me demande comment on va vous envoyer par le fond, messieurs de la droite locale, comment vous allez couler couler et couler encore, les poches pleines de complots et de missels,
mais je sais que vous allez couler couler couler encore dans vos barques qui vont prendre l’eau, vos gros culs vont vous envoyer par le fond, messieurs de la droite locale, pleins de combines et de revanches vos barques pleines de couvent de calculs et de bon dieu je sais pas encore comment mais
vous allez couler
vous allez couler.
Moi, je les regarde passer.
La première barque s’appelle DextraPopula, lourde et bavarde ; ils y sont une demi douzaine, avec leurs caisses de vins fins et leurs bourriches d’huîtres, leurs boîtes à cigares. Ils sont épais, les hommes de mains.
La deuxième barque s’appelle Le-Peuple-Est-à-Droite, chargée de trois types, toujours les mêmes, silencieux. Le père Deslaurier m’a recommandé d’espionner ceux-là avec attention, n’en rien perdre, tout noter, semaine après semaine.
-Alors, y’avait lnotaire ?
-Oui.
-Cravat’ de couleur, gilet, bottes de propriétaire et rouflaquettes crantées ?
-Oui..
-Le con. Et le financier barbichu, sa bible et ses gants, toujours aussi moche, fait peur, double menton et pantalon de peau?
-Oui.
-Berk. Et John Camerlingue, pomme d’Adam, journaux sous le bras, pas un sourire, rien, les yeux mi-clos?
-Oui.
-Le con. C’est lui le plus dangereux, ce con d’ultra…Raconte petite, raconte encore Camerlingue…
-Rasé de près, petit lainage au col en pointe, dans les roses-roses trémières, parme.
-Le con.
Il s’en retournait enfin à ses occupations, son potager et je l’aidais ; il maugréait ; il faisait des plans et montait des systèmes. Je ne savais pas ce que le père Deslaurier, le cher vieux, tirait de mes observations et en quoi un Camerlingue rasé était plus dangereux qu’un Camerlingue mal entretenu, je ne comprenais pas, mais je savais que mon vieil ami avait raison de se méfier ; je mesurais l’importance d’une observation précautionneuse au ton inquiet que mon vieil ami prenait quand je lui livrais chacune de mes remarques.
-Vont chez Rapietta Greensponge, vont encore se poivrer lmuseau et comploter, comme tous les samedis, comme toute les semaines, comme toujours. Et on apprendra bientôt le résultat de leurs conciliabules: une liste Ultra, une affaire véreuse, un coup tordu, un vote pourri.
-C’est toujours comme ça avec la droite locale.
-T’as raison. T’as pas douze ans, mais y’a un moment que tu les observes, hein, tu as appris à les connaître. Sont dangereux, ceux de la barque fine surtout, surtout ce con de Camerlingue.
J’aidais mon vieux jardinier du mieux que je pouvais : toujours les berges à remonter, toujours une barque à calfater, encore un semis à préparer, des graines, des fanes, des fruits, bêchage, sarclage, arrosage, l’hiver au bois mort et à la tourbière ; j’étais heureuse chez le vieil hortillon. ll allait bientôt me demander de filer chez Rapietta, prendre mon goûter, et filer chez Rapietta, pour voir, pour lui raconter.
-Prends ton goûter, et file chez Rapietta, tum raconteras ; reviens qudemain. Il ajoutait toujours une prophétie comme :
-J’espère que l’notaire, ce con, sera resté coincé dans la vieille chatte congelée dla mère Greensponge.
-J’espère aussi. Je file.
J’allais chez Rapietta Greensponge par les terres, sautant les canaux par les vieux troncs couchés et coupant par les tourbières. Le bordel de Rapietta était sur l’île aux fagots, vers la basse terre, prévoir le détour par la faucarde, me fallait quoi une heure pas plus, sautant et filant, profitant de la promenade. Mais je ne traînais pas, pas le genre et puis les filles m’attendaient, pour le piano et pour la lecture ; en retour elles me couvriraient de sucreries et de tabac blond ; elles me raconteraient leurs clients, les vieux les gros les notaires et Camerlingue, ce con. Je jouerai pour elles et grâce à elles, grâce à Rapietta qui m’aimait, je profiterai une fois encore de cette éducation sans règles ni devoirs, menée entre le bordel et le jardin, de barque et de fil de l’eau, de faible tonnage toujours, où l’on préfère la finesse dans la manoeuvre et le printemps qui vient…Mes fleurs mes légumes mes livres mes poules mes oeufs voilà ce que j’avais à opposer à ces gros culs de droite, mes promenades mon piano mes amies du bordel et surtout surtout obéir au père Deslaurier : rester légère très légère, filante : leurs gros culs de droite les enverront par le fond, me disait-il, lestés coulés noyés les poches pleines des pesants cailloux de leurs complots et de leurs combines. Toi, tu dois rester légère, biaiser, sauter par dessus les canaux et ne pas rater une matinée de printemps. Et tout me raconter de leurs gros culs de droite. Applique toi à prendre des notes, et raconte moi…
Zont picolés demandait Deslaurier le lendemain ? Zont parlé ? Raconte moi ces vieux culs pourris.
M’ont pas remarqué, trop occupés. Et comme je suis repartie avant le jour, rien à craindre, dormaient encore. Ça sentait le vieux cigare et l’éther…
Tiens, quiqui marche à l’éther, dans leur bande ?
Le notaire.
Tiens tiens, lnotair tournà l’ether, m’étonne qu’à moitié et même je lui ferai passer dlopium à Rapietta, qu’elle les endorme mieux encore…
Mais je n’ai pas entendu grand chose, ils parlaient d’un couvent ; ils se sont agités couvent couvent ça j’ai bien compris. Mais pas plus, je n’ai pas entendu grand chose. Et quand le jeune curé de l’Hermitage les a rejoint, ils se sont fermés encore un peu plus, zont écouté et plus rien dit
Cette grande brinque de curé était là, lui aussi ? Alors l’affaire est sérieuse. Me méfie.
Se connaissent bien, d’après Rapietta, laissez moi continuer : Rapietta n’a pas compris quel couvent quoi comment, mais revenait sans cesse couvent couvent installer école élites élites. Rapietta pense qu’il s’agit de l’ancienne magnanerie de la plaine, la grande bâtisse abandonnée bien avant la grande insurrection ben ils parlent d’y installer une école des cadres de l’église, un seminarium pour leur élites déconfites et désemparées
les cons
ils parlaient de leur bon dieu, d’établir son royaume sur terre, et à mort la république à mort la gueuse, ils travailleront avec les régiments de cavalerie leurs officiers en tous cas stationnés pas loin retraite séminaire écoles et tout le tremblement. D’après Rapietta, ils sont décidés, Camerlingue surtout : c’est leur solution réunissent des fonds c’est pas cher la vieille bâtisse. Ensuite feront venir un prêtre, ça c’est sûr, un catalan
les salauds.
Rapietta n’a pas compris son nom mais un sale type du christ roi espagnol. C’est pour bientôt c’est le curé de l’Hermitage qui tenait le crachoir moi je l’ai vu le curé tout maigre de grandes dents je l’ai vu quand j’étais au piano je l’ai vu monter avec une fille aux gros nichons Arlette je l’aime bien y s’est fait essorer le curé épuisé rincé Arlette me l’a dit et quand il est redescendu comploter avec ses amis il tenait à peine debout mais c’est lui qui faisait les plans qui avançait les idées qui était le plus emballé par la bataille qui s’annonce à partir du couvent de la plaine ça ça l’avait requinqué l’affaire du couvent, des élites et des militaires.
C’est toujours comme ça quand je les vois descendre les canaux vers la Donge je me méfie c’est toujours comme ça sont dangereux.
En attendant Arlette m’a dit qu’elle avait la chtouille et que la bite au curé elle allait bientôt lui tomber sur les brodequins et qu’une vérole comme ça ça se soigne pas avec de l’eau bénite Arlette je l’aime bien elle a de beaux seins et elle a vérolé le christ roi.
Tant mieux et j’espère aussi que la Rapietta elle lui a congelé la queue à ce con de notaire. Et dl’ether je vais lui en fourguer des litres, qu’il y laisse sa putain de cervelle de droite, ce con et dlopium par caisse entière
on va se bagarrer on va les crever chtouille ether chatte congelée on va les crever gros seins chtouille petits fions on va les crever
mais chuis inquiet.
Et mon vieux Deslaurier s’en retournait à ses légumes ; il remaugréait ; il refaisait des plans ; il se recalmait peu à peu. Et moi je me repostais sur le pont du canal :
et revoilà bientôt les deux barques de la droite locale qui reviennent de chez Rapietta Greesponge, lentes et somnodéfaites, godaillantes. Il est neuf heures l’air est déjà chaud et les hommes de mains sont en bras de chemise, défaits oui, gras et défaits, lourds et le cigare éteint. Disent plus rien. Faut qu’y soient à l’heure à la messe au village, Camerlingue, le barbichu banquier et le notaire éthéré, faut pas qu’y traînent ; ils ont l’air fatigué, mais déterminé, que j’observe à un je-ne-sais-quoi de méchant dans la mâchoire, plis d’amertume mieux marqués encore qu’à l’aller. Camerlingue surtout, veut venger son petit monde : on le voit bien il hoche la tête en silence : il pense à son couvent revanchard et légitimiste à partir de quoi il va mener sa terrible reconquête.
Et moi je pense à Pompée (II,2) :
passez seigneur////passez dans cette barque////
et je regarde mon vieux père Deslaurier, sa bonne silhouette jardinante et têtue, bel hortillon à qui on ne la fait pas, gentille silhouette de printemps, cabocharde et inquiète,
et je me demande comment on va vous envoyer par le fond, messieurs de la droite locale, comment vous allez couler couler et couler encore, les poches pleines de complots et de missels,
mais je sais que vous allez couler couler couler encore dans vos barques qui vont prendre l’eau, vos gros culs vont vous envoyer par le fond, messieurs de la droite locale, pleins de combines et de revanches vos barques pleines de couvent de calculs et de bon dieu je sais pas encore comment mais
vous allez couler
vous allez couler.