j’invoque les séances vague
ment quand je dis
quand je marche lentement dans le vague
à bond les yeux dans à l’âme
c’est qu’à cette heure la nuit va tomguer
Paris effacé flouté vidé et divagué
c’est que les infinies promenades de la journée m’ont fatigué
jusqu’à ne plus rien voir rien noter vaciller zig zaguer
le vide s’installe le charme la beauté la vagghezza
et voilà que Paris n’est plus au point oui flou
et indistinct myope va savoir (sans compter les reflouts)
de la rue le contour inexa
à Clignancourt là-haut
à Marx Dormoy là-bas
porte de Pantin là-nuit
sans compter Lavieillefayette
la foule précise et nette et travailleuse affairée attentive distinguée se rentre chez soi ne restent alors que les méditatifs les harrassés les invaghirsi (sisi) connaissez vous les marcheurs de la nuit connaissez vous les marcheurs de la nuit les marcheurs de la nuit qui divaguent
ça me trouble voyez-vous, ça devient flou, alors j’invoque les séances vague promenade vague qui la nuit troublent Paris avec qui je marche vaguement