J’invoque les séances Saône
où le temps le sale temps tourbillaône
et les mauvaises pensées marmaônnent
le sale temps d’arrêt qui bourdaônne.
C’est que je promène entre les deux passerelles
instables du quai Saint Vincent qui font une archipelle
au bout de Lyon haute citadelle pauvre sentinelle
je promène à la pointe de la ville assailli me demande quoi sempiternelle
ment me demande quoi les mauvaises pensées m’assaillent les mauvaises
pensées des bords de Saône c’est la rivière de mon père son zambèze
où il est resté à la pêche quoi sa nostalgique rivière quoi ses fadaises
ses bricoles récits souv’nirs et mâconnismes anamnèses beaujolaizes
mais voilà que je pense mal à mon père-de-la-Saône, j’y pense de travers tant et si bien que je suis arrêté immobilisé au beau milieu de la passerelle coincé par mes mauvaises pensées, ce jour là (28 novembre 2014) (les balades des semaines d’après, au même endroit, ça ira mieux, on s’baigne jamais dans le même passé)
mon père disait en effet la Saône, c’est une rivière une rivière voyez-vous une rivière pas humide mon père formidable avait inventé une rivière pas humide : la Saône