J’invoque les séances fixe
ment où rien rien ne change
dans mon passé de re change
rien et pas non plus mon enfance fixe
tracemanque c’est que je suis au petit landon
le tout petit landon bistrot ancien des parents
coincé là-haut derrière la gare de l’Est dans le quartier des pon
zéacqueducs tracemanque mais rien n’a changé rien c’est marrant
sauf sauf qu’on voit bien que ma mère n’est plus là ma mère
à la caisse sa caisse sa place j’ai la certitude d’avoir perdu ma mère
et je cherche cette trace profonde qu’elle avait laissé danl parquet
rien elle est absente tracemanque dans son troquet
et même ce carrelage de leur vieux café je n’ai pu l’oublier puisque régulièrement je reviens au tout petit landon revu revérifié c’est mon carrelage je n’ai pas pu l’oublier il n’a jamais changé fixé documenté gravé inchangé immobile mnésique j’en connais la couleur la taille des carreaux quarante ans que j’y retourne vieux bistrot kabyle maintenant
notes persistantes de cette balade du printemps 2013 : le même bruit du mécanisme des chambres froides derrière le comptoir notes graves basses fixes des portes qu’on referme