Voici venir cahotante au bout de son chemin la charrette d’Olivier Retable des Ornières. Il pleut finement, une pluie bleue ; le vieux des Ornières chantonne ; c’est à chaque fois pareil ; je connais les paroles c’est scandé au rythme de sa rossinante scandé comme un chant de marche ou de travail je connais les paroles ça fait :
c’est plus carrossable/y’a des ornières/fouette fouette petite âme/y’a des ornières et ma charrette s’embourre
be/à tous les coups à tous les coups/ma charrette s’embourbe à tous les coups/c’est plus carrossa-a-a-ble/fouette fouette petite âme/c’est plus carrossable/il flotte à tous les cou-ou-ou…
Toujours je l’attends à l’abri du grand murier. Toujours il me dit :
Il pleut.
Et le vieux des Ornières ajoute alors :
à tous les cou-ou-ou-ou
il pleut à tous les cou-ou-ou-ou.