Jeudi 10 mars 2011, vers huit heures dix. Je vais très vite et viens de sauter sur un vélo de location ; je file vers les Gobelins, je suis déjà en retard. Fébrile depuis que mon métro est resté bloqué (et ces annonces qui ne parviennent pas à voiler l’horreur : ” suite à un incident voyageur”…qu’on a appris à déchiffrer : c’est un suicide. Celui-là vers Place d’Italie), rien à faire, trois quart d’heure pour faire Pigalle-Barbès-Gare de l’Est. J’ai alors décidé de faire le reste de mon voyage en vélo, et fonce, grille les feux, pédale comme un dératé. Nord-Sud à toute allure. Place de la République, je n’ai le temps que de prendre cette photographie d’une danseuse noire, très inquiétante, raide et agitée, invectivante. Elle est envahie ; sa danse est un sur-place nerveux et empêché. Pas en état de prendre plus de notes, je file.