Mercredi 22 décembre, vers deux heures et demi, sur les boulevards, à Valence. La foule de Noël traverse le boulevard, pour se rendre d’un quartier marchand à l’autre. Au feu tout le monde s’élance à son tour ; arrive alors une spectaculaire mobylette (d’un modèle qu’on appelait “une bleue”): au dessus du phare et bien bricolée autour du guidon, une pancarte rectangulaire porte l’inscription MARIO, lettres rouges sur fond jaune, encadrées d’orange. La mobylette est repeinte dans ces teintes de rouge et jaune et sur le réservoir, de chaque côté, la marque en a été changée, marquée maintenant TERROT en bonnes lettres noires. L’arrière est envahi d’importantes sacoches de toile remarquées VALENCIA. Il ne s’agit pas d’un custom couteux, pneus, chromes et autres sortes d’arrangements, non, Mario a plutôt installé des trucs et des machins joyeux et colorés ; sur le guidon, par exemple : une girouette de plastique qui évoque une coccinelle à aillettes et une corne klaxonnante très volumineuse. On y voit aussi un système embrouillé d’éclairage, ampoules et petits phares éteints. Mario porte un casque décoré où il a fixé de grandes oreilles tombantes et une autre corne d’avertisseur ; marquant l’arrêt au feu, il s’applaudit (ou se réchauffe), mais ses moufles ne produisent qu’un bruit étouffé ; il rigole. A son tour, il repart ; sa mobylette semblant bien fonctionner.