Samedi 22 juin 2013, au restaurant McDo du carrefour Marx Dormoy, peu après quatre heures, très heureux de retrouver Lulu, le cinoque peintre déjà crobardé ici (portrait du 23 juillet 2009). Je l’appelle Lulu à cause de la signature de ses tableaux, dont un est accroché dans ma salle de bain depuis quelques temps.
Il n’a pas changé, toujours son matériel nombreux, toujours ses tableaux de petit format, vrac, barda, petite consommation, verre d’eau. Il peint toujours la même tour Eiffel, toujours le même chat qui la contemple ; il me semble qu’il s’est mis à la couleur. Installé tout près de lui, sur une chaise haute et un bar qui le surplombe, je n’arrive pas à me dire autre chose que : ‘je suis heureux qu’il soit encore là, pas changé, à faire les mêmes choses, à l’abri.’ Ces cinoques ne vont pas bien ; il s’ensuit que je m’inquiète pour eux ; quand je les retrouve, je me dis qu’ils ne sont pas morts, voilà tout. Après mon casse-croûte, je le salue et lui demande : ‘…vos tableaux sont à vendre, monsieur ? Je les ai déjà vus, je les aime bien…’ Euh…oui (petite voix, timide, sourire avenant)…’ Combien ?’ ‘Euh…25 euros…(tiens, c’est plus cher qu’avant (20E)’ ‘D’accord’. Lulu lève alors son tableau à hauteur d’oeil et me dit : ‘c’est un beau tableau…c’est de la typographie, la tour Eiffel fait le A et les I de mon poème…’ Puis il le montre à un jeune type voisin, qui observe la scène sans comprendre, et qui ne répond pas. Je file.