Mardi 12 septembre 2006, très légèrement en avance chez Wajcman, ce qui nécessite un léger détour temporisateur avant la séance : direction l’autre trottoir, rue Geoffroy-Saint Hilaire (Paris Ve) . Il y a là un terre plain, un carré de verdure, une horloge. En face, un immeuble de quatre étages, tout en longueur, en retrait de la rue. Je traîne par là, et si j’ai le temps, j’achèterai une pomme, au primeur du coin de la rue. Vaguement tendu et très préoccupé d’horaire, je vise la demi-heure pile. Il est donc 9h.25-26 ; je prévois de m’engager dans la rue Poliveau où crèche Wajcman autour de 28. Comme je n’ai pas de montre, je me règle à l’horloge de mon téléphone portable ; c’est tout ce qui me préoccupe à ce moment, les quelques minutes qui restent, ne pas être en retard ( j’ai déjà vérifié à deux ou trois reprises que je disposais bien des deux billets de 20 euros nécessaires au réglement de mes comptes). J’éteins mon téléphone portable et je marche vers le garage, qui précède ma pomme, l’immeuble se termine là. J’entends alors : ” monsieur, monsieur”…Le second « monsieur « est prononcé si haut que je comprends que c’est à moi qu’on s’adresse. Et puis je suis seul dans la rue, ça ne peut qu’être que pour moi. Encore une fois : monsieur monsieur (forte). Je finis par lever la tête : ça vient du quatrième étage. Une femme d’une soixantaine d’année, dont je ne peux voir que la tête me crie encore “monsieur monsieur” en levant un doigt (geste d’écolier) ; elle est très penchée au dessus de la rembarde de son balcon. Je m’arrête. Elle répète « monsieur monsieur » mais moins fort, puisque je me suis arrêté. Et : “quel jour sommes nous, monsieur ?”
-Euh. (sans sourire, hésitant. D’une part, je veux être sûr, la réponse semble importante à ses yeux, sinon, pourquoi prendrait elle le risque de ces cris dans la rue, alors qu’elle a l’air bien mis, à l’aise, bon quartier bon français ( sommes-nous…). J’hésite aussi parce qu’elle semble dingue, tout de même, et qu’elle aura oublié ma réponse dans la minute qui va venir. Je ne veux pas d’ennui ; je suis pressé.)
-Euh. Mardi. Mardi….
….et il est neuf heure vingt-neuf.
-Ah, merci, monsieur. Neuf heure vingt neuf, merci.
Le tout, sans consulter ma montre ni rien qui me donne l’heure.
Très agité en arrivant chez GW, par ces histoires de cinoques, d’hésitations et de temps serré, conséquemment : léger retard.