Dimanche 9 décembre 2012, vers neuf heures, sur le boulevard Voltaire (Paris, Sud-Est), je marche vers mon deuxième café quand je croise l’homme montagne. Il est très grand, large ; il marche lourdement, montant un peu les genoux et laissant retomber de très lourdes bottes ferrées. Il est entièrement vêtu de cuir noir, un blouson sur un autre et pantalon pareil ; il s’est enveloppé la tête dans un foulard noir qui lui descend très bas sur le front. Il a l’air fermé, sombre, fatigué ; son visage est marqué de boutons anciens. Je m’écarte pour le laisser passer puis je prends cette photographie, sans m’approcher plus que ça.