Vendredi 24 juillet 2015, vers onze heures et demi, sur le quai A de la gare de Valence où j’attends un tortillard pour Lyon. Effet de crépitement cinoque : très vite : devant la porte 3, cet homme prostré, fermé et immobile, tendu, en survêtement, agrippé à son petit sac plastique, et cet autre, très vif, qui fait les cent pas sur le quai, 40 ans, cheveux courts, bras balants, sac plastique, pieds écartés, tee shirt de marque Rivaldo enfilé dans son bermuda, chaussettes montantes, et cette troisième, devant la salle d’attente, au grand visage osseux, très obèse mais serrée dans un petit maillot, à la peau très blanche veinée de bleu, au pyjama éponge flottant, à très longue natte postiche. Déjà, devant la gare, il y avait un jeune musicien au gros casque qui rythme du rap, casquette à l’envers, gourmette, cigarette, aux allers-retours saccadés. Il parlait seul ; j’avais perçu : ‘…je m’en fous…’ Scansion, grande nervosité.