Lundi 7 février 2016, à Valence, vers six heures, dans la rue Émile Augier, très ordinairement piétonne. Je croise un type qui marche très lentement, dans un balancement théâtral, démarche régulière mais désarticulée, toujours les mêmes mouvements ; il frappe le pavé de la pointe de son pébroque. Ça rend un son métallique, régulier. Il est jeune, trente-cinq ans, visage émacié ; il se parle : quand je m’approche, je l’entends dire : ‘mmmm…c’est limite…mmmm limite’. Je le suis, le dépasse, me retourne, pour le recroiser et mieux entendre : c’est toujours scandé : ‘…pas…pas comme ça…non…ça va pas…pas lui…’