Samedi 2 novembre 2013, vers une heure, métro Marcadet, une femme d’une quarantaine d’années, agitée, se lève de son strapontin, se rassoit, se relève, s’agrippe à la barre centrale, mains nouées, inquiète. Elle parle seule, sans discontinuer ; elle serre son sac sur sa poitrine ; elle ne peut cesser de se parler. Bien sapée de sombre, pantalon au pli marqué. Surtout : elle se méfie très visiblement des autres passagers, s’en écarte, semble s’adresser à eux. A la station Pigalle, foule plus dense, elle dit : ‘ je descends, je descends, monsieur, je descends, laissez-moi descendre’. Petite voix flûtée, enfantine.