le cinoque et la cycliste à l’effet calmant.

Mardi 20 juin 2006, à la terrasse du Baratin, Bd Saint Marcel, 8 h.30, journaux, temps doux, bonne humeur conséquente. Trace de fatigue de l’atelier d’hier soir, où j’ai piqué du nez à plusieurs reprises. Un type descend en criant la rue Geofroy Saint Hilaire ; j’ai d’abord entendu sa voix, puis il a débouché devant la statue de Jeanne d’Arc, face à ma terrasse ; il hurle sans s’adresser à quiconque ; il marche assez vite. Je comprends : “…l’acier, c’est plus cher…” et : “…y’a pas moins cher que la marchandise…” (je suis à peu près sûr de “marchandise”). Il est grand et mince, probablement antillais, un bonnet rouge tricoté aux motifs verts et rouges, des sandales, un jean sombre, une chemise à carreaux dans lestons violet et orange, un gilet de sport kaki. Assez élégant, propre. Il attend au feu pour traverser le boulevard Saint Marcel ; il cesse de crier pour interpeller plus tranquillement une jeune fille à bicyclette (queue de cheval, baladeur). Elle sourit, mais comme il ne crie plus, je ne peux entendre ce qu’il disent. Elle file. Il entame alors une drôle de danse sur place, sur le terre plain central du boulevard, une sorte de rap déglingué, agitant seulement les bras, de profil. Ça dure bien deux minutes. Il poursuit ensuite sa traversée et donne encore quelques pas de danse devant la banque qui fait le coin de la rue. Il disparaît en marchant lentement dans la rue Geoffroy Saint Hilaire. Je me dis que la fille à vélo l’a calmé.

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