Mardi 25 juin 2013, à Cremone (Italie du Nord), vers huit heures, pendant l’apéro en terrasse, place du Duomo. La place en question est très protégée des bagnoles, très agréable, piétonne et bicyclante de mammies et gamins, toutes sorte de flâneurs. Je me régale. Survient un cycliste magnifique : clochettes sonores, et drapeaux déployés (PEACE (c’est sûr…) et Italie). Il fait plusieurs fois le tour de la place, à l’aise, au ralenti comme il se doit. Bovélo neuf très très harnaché de babioles. Ce type me comble : l’utopie cinoque du ‘tout pour le vélo-mon vélo est tout’ qui me va bien. Et l’Italie par là-dessus…Il se range près des escaliers du Duomo ; c’est comme un cadeau, je fonce et prends quelques photograhies de loin, de dos. C’est un composé parfait des deux grandes familles de cinoques, les cinoques pélerins [ici : canne de marche (! Oui, la marche-à-vélo, ouioui), gris-gris, médailles (de cou et de ceinture), plumes au chapeau, et un très bel autel de figurines posé en équilibre sous le guidon, composé de petites pièces très païennes pour la plupart, mais qui forment bien sûr comme une crèche, pieuse finalement] et les cinoques-à-vélo, ceux qui emportent tout sur leur bécane, pour leur impérieux voyage de tous les jours. Musique, bien sûr, d’un petit poste radio embarqué. Je monte sur les marches ; il m’a remarqué ; je lui demande la permission de photographier ; d’accord, il pose, sérieux. Je bredouille : ‘è bella, la tua bicycletta…molto bella’. Sérieux. ‘Cremonese ?’ Il me répond : ‘yyyess’. Je le remercie encore et retourne à mon apéro. Très bonne humeur.