la cinoque infiniment triste

Mercredi 18 juillet 2012, vers cinq heures,  sous les arcades du marché Saint-germain, à une terrasse tranquille, en retrait du quartier. Jenny me signale : ‘…tiens, il y a quelqu’un pour toi, là, derrière….’ : bonnet tricoté, air infiniment triste, jean, imper serré et chaussures légères de tennis, assise de guingois. Rien à dire sinon un monologue incessant, à voix basse. Jeune, pâle, éteinte, grande bouche, frisée et mèche débordante, mains fines et peu mobiles. Bonnet de grosse laine tricotée, alors qu’il fait grand beau. Je la photographie à reverso (mon phototéléphone permet maintenant ce genre de discrétion…)
Elle se lève et part s’installer à une table plus loin, en compagnie de quatre autres clients, qu’elle semble connaître, qui l’accueillent en souriant ; elle leur serre la main. Ne participe pas à la conversation ; grosse fumeuse, silencieuse, souriante. Toujours cet air triste, menton rentré, tête à demi-penchée. Boit lentement une bière

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