Jeudi 27 janvier 2011, vers la fin de la matinée. Je croise la cinoque au tricycle qui débouche de la petite rue Rencurel, au moment où elle s’engage sur les quais de la Véore, notre petite rivière. Froid très vif, et qui fait du vélo par un temps pareil, vent glacial et fort gel qui persiste ? Notre cinoque descend lentement le long du quai, précisement à cet endroit du village où le vent est le plus vif, où rien ne l’arrête. Elle va au pas ; je suis à quelque mètres derrière elle ; j’ai tout le temps de l’observer. Son vélo couine ; beau matériel cependant, sans doute un défaut de graissage ou d’ajustement des freins. Vélo neuf, sophistiqué et solide ; rétroviseur, équipement complet. Elle est équipée d’un casque, de gants polaires ; une petite peluche décorative et coquette est accrochée à son guidon. Bonnes chaussures.
Tout ça pourrait aller, si ce n’est qu’elle est toujours hors contexte : trop froid comme cette fois, ou trop dangereux quand je l’avais croisée sur la grand route, près de la rocade. Elle fait de la bicyclette en dehors du coup, et toujours trop lentement. Et puis sa machine qui ressemble à un gros jouet, où elle prend une allure handicapée ! Mais le pire est bien ce danger où elle se met sans cesse.
Voilà qu’elle parle à son vélo (bruit de freins) : ” tu vas pas recommencer, hein ? Tu vas pas recommencer tes conneries?…”
Elle descend lentement jusqu’au centre du village ; elle croise une femme, qui semble lui être familière et qui lui demande : “tu vas bien ? ” /”Oui, et toi….”