‘c’était quelqu’un de bien…’

Vendredi 11 mai 2012, vers cinq heures, sur le boulevard de Clichy, place Pigalle, comme je passe devant la terrasse de ce bon café des Noctambules, je remarque un type qui y lit son journal, assidu, un crayon à la main. Mais je passe ; mais j’hésite. Je ne sais trop ce qui me fait revenir sur mes pas, pourquoi cette alerte et pourquoi après tout cette saynette serait elle cinoque ? Rien n’indique un trouble de quoi que ce soit : il lit Le Monde en soulignant au feutre, très soigneusement les passages qui l’intéressent, nombreux semble-t-il. Sandales, ongles des pieds très longs, vieux blouson, négligé dans l’ensemble, foulard, cheveux longs et mal tenus. Un café. Il est calme, concentré. De la famille des sinoques de Léon-Paul Fargue, stricto conforme au type des cinoques lecteurs et papelards, de ceux dont on a pu dire, relevait Fargue : «c’était quelqu’un de bien».

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