Rudolf Vert
Voici lentement venir Rudolph Vert, dit Rudy, Rudy Vert, trentenaire mélancolique à grand chapeau, dont la plainte favorite et répétée, qu’il a fait graver au dessus de sa porte est : ‘il a plu sur mes gaufrettes.’
Editions du balai
Voici lentement venir Rudolph Vert, dit Rudy, Rudy Vert, trentenaire mélancolique à grand chapeau, dont la plainte favorite et répétée, qu’il a fait graver au dessus de sa porte est : ‘il a plu sur mes gaufrettes.’
Holy shit murmurait le pape, c’est pas mon jour. Pad jeu, rien, rien à faire…le ciel m’abandonne [à voix haute, air éteint : ] holy fucking christ, j’en peux plus, j’arrête…No way répondit Gerlier, qui menait la partie de belle manière. Pas de ça chez moi, saint père : on avait dit trois heures, c’est … Read more
Eupatoria Joyfull, anglaise très digne, pissait sur la tombe de son mari. Mais la maréchaussée, diligente et outrifiée, l’encaserna tout aussitôt ; ces choses-là arrivent, même dans notre village, d’ordinaire plus gentil et patient, disons tolérant. Un procès s’ensuivit, poor miss Joyfull.Eupatoria, notre Eupatoria, s’expliqua : ‘mon mari/you see/aimait ça. Et je veux lui plaire encore, … Read more
Voici donc venir à ma table cet ahuri de Jean-Michel Grosse-de-fonte, important, grand, gras, épais ; je ne l’aime pas, c’est sûr et il me fait peur mais j’ai dû l’inviter, je n’avais pas le choix, dans cette ruineuse brasserie du quartier des ambassades, rendez-vous des politiques de notre viville qui y exposent leurs ambitions. … Read more
Monsieur Hector Grosbuilding s’est enfin rendu propriétaire d’un immeuble enfin conséquent, un immeuble de 257 étages, enfin, après tant d’années de durlabeur et d’ascension, d’intrigues et de manoeuvres d’argent, un immeuble à son nom : le GrosBuilding, enfin. Surtout surtout après de très nombreuses années de très nombreux calculs, puisqu’Hector, vous l’aurez compris, aimait à … Read more
Filippo Pigafetta ralentit sa monture le plus calmement du monde et mit pied à terre sous les platanes de la grand place. Il aimait ce moment de l’après midi, plutôt vers la fin, où il rejoignait ses amis au club des Savanturiers, des gens chics et aimables comme lui, qu’il aimait, qu’il estimait, comme lui … Read more
Dans le haut de notre village, sur la route de Fantoine-et-Agapa, quand on monte vers le col des Colles et que le ravin se fait plus profond, on surplombe la ferme Panckoucke. Tous les jours le vieux Panckoucke se tient en contrebas de la route, tous les jours il regarde passer les voitures par en-dessous, … Read more
J’aimais Tamara Pil-Pil.Sa canne et la raideur de son genou, le bruit sec et traînant de ses lourdes semelles dans la grande allée : j’aime me souvenir de ce défaut de Tamara : sa boîteur, sa lenteur, la raideur de son genou. Le souvenir de Tamara Pil-Pil s’éloigne lentement, en boîtant.
…et voici que je croise dans l’escalier, il souffle, c’est raide, il ne lâche pas la rampe, marche après marche, un pied puis l’autre, c’est pénible, il souffle, il est pâle, je l’entends escaler depuis un moment, il souffle bruyamment et voici que je croise enfin le vieux Larry Cotta. On voit à son air … Read more
Voici venir cahotante au bout de son chemin la charrette d’Olivier Retable des Ornières. Il pleut finement, une pluie bleue ; le vieux des Ornières chantonne ; c’est à chaque fois pareil ; je connais les paroles c’est scandé au rythme de sa rossinante scandé comme un chant de marche ou de travail je connais … Read more