Hier 1er décembre 2010, première neige sur le village (Chabeuil, Drôme), tôt cette année. Il a neigé toute la nuit, tranquillement, sans vent, tant qu’au matin, le village est bloqué, pas une bagnole, rien et les mieux équipés qui vaquent, à déneiger ou à quelques courses au village. En remontant du pain et des journaux (arrivés tard), 10h.1/2, je croise en bas de la côte qui mène chez nous, T. chaussé de skis de fond. Sur la route, bâtons, bonnet, anorak tout bien comme il faut. Ses mouvements, compétents semblent-ils, fluides, sont contrariés par la mauvaise neige ensalée de la route : ça ne glisse pas, ça se voit. Mais bon, T. est heureux ; il sourit et, pour une fois, il soutient mon regard quand je le croise ; il répond à mon salut d’un simple “bonjour”.
Ce matin, le village est toujours sous la neige, mais la route est dégagée et tout à fait propre. Il fait doux, pas de risque de verglas : je déblaie les congères près du portail. T. remonte du village à vélo (VTT que je ne lui ai pas encore vu, de marque GIANT, pas mal…), snow boots, bonnet, gants, le nez dans le guidon, sans un regard, sans un mot. Quand il passe à ma hauteur, je l’entends tout de même qui parle tout seul.