une cinoque, akimbo.

Lundi 13 septembre 2010, autour de cinq heures, quartier Maubert, à Paris. Très en avance au rendez-vous avec Brochier au grand café de la place Maubert. Je range ma bicyclette quand je remarque une femme assise sur les quelques marches qui font face à la terrasse du bistrot ; elle parle aux clients attablés au soleil. Pas le temps de m’asseoir ; elle se lève ; je la suis. Puis la double pour prendre sa photographie. C’est une vieille dame clochardisée, pas si vieille que ça, vêtue très chaudement, sans soutien gorge. Je signale la position de ses mains, ouvertes sur les reins, pouces en avant, disposées bien à plat comme si elles tiraient le dos en avant et le maintenaient en place. Il n’y a pas de mot en français pour dire cette façon de se tenir ; les américains ont emprunté à leurs esclaves l’expression A KIMBO pour décrire cette façon fatiguée de soulager une posture épuisée. Comme si les femmes akimbo étaient éreintées Ma grand mère était akimbo.

La vieille folle de la place Maubert descend le boulevard Saint Germain vers la Seine ; elle s’arrête de temps en temps pour se parler en secouant la tête.

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