Lundi 15 mai 2017, vers dix heures, place de l’Opéra, à Lyon, urbanisme de dalle, pas abrité, plein soleil. Dans le passage, un homme est allongé, les passants s’écartent ; il est très laid, très abimé, visage tanné, rouge, édenté, rasé aux tempes et toupet hérissé ; il dort en plein soleil, bouche ouverte ; surtout, il est torse nu, et vêtu d’un short transparent, très ajusté, qui recouvre des bas noirs troués ; il prend le soleil. Autour de lui, un bric à brac ‘de plage’, boisson, sac, chaussures, et un tableau qui représente une scène de danse irradiée d’une lumière jaune orangée. Il est effrayant de crudité : son sexe apparait par transparence, comprimé par son petit short indécent.
Au retour, vers midi, il est encore là. Le tableau a disparu mais le cinoque est occupé à une occupation maniaque : armé d’un fort couteau, il découpe le tissu sur lequel il était précédemment allongé : il en fait de très nombreux petits lambeaux, jusqu’à réduire le truc à rien. On comprend que les trous qui ajouraient ses bas avaient été produits de la même manière.