21 janvier 2009, temps froid, pluie glaciale. En route pour Wajcman, je remonte vers Jussieu, (annexe, dans le bas de la rue de la clef, (Paris Ve)). Casquette étanche, manteau de pluie, col relevé, je sais que je n’ai pas les pieds au sec pour très longtemps encore ; je ne traîne pas. Il est 18h.15. A deux cent mètres, sur le même trottoir, des cris, ça gueule. J’hésite, mais ne dévie pas (pluie etc…) et quand je le croise, un type, cheveux en brosse, sac à dos, cinquante ans, jean, blouson, chaussures de sport, un type hurle à la cantonnade : « je suis de la race celtique, et je t’enculeuhhh, sale puuute (bis)». Je note mentalement la situation, pas de calepin, c’est pas le moment ; je file.
Après Wajcman, en route vers le théâtre de la Bastille, pour retirer ma place ( Brecht de jeunesse, très bien finalement). Très en avance, j’y vais à pied, fort trajet, toujours aussi froid, mais moins de pluie : pont d’Austerlizt, Daumesnil (bas de la rue, arcades), Faidherbe, Roquette et enfin théâtre (19h.45). Je prends mon ticket et ressort pour dîner vite fait, avant la pièce . Rue de la Roquette ( Paris XIe), ça gueule, ça crie ; je ne change pas de trottoir (pressé de dîner etc…) et ça gueule encore : c’est la race celtique de tout à l’heure, le même cinoque, le celte blousonné de Jussieu, l’enculeureuur aux cheveux courts. Même voix forte et assurée, mais variante : « et moi je suis verseau, et je t’enculeuuhhhh, sale puuuute (bis)».