Carolus Better van Vat ne se rappelle jamais jamais du nom de ceux qu’il connaît et rencontre, qu’il croise et fréquente. Jamais, personne.
C’est quoi son nom, demande le vieux Carolus à propos d’un type à l’apéro, comment y s’appelle déjà…quelque chose comme Beaulucrat, Boligras, Boducra ? Je devrais m’en souvenir, quand même, je viens juste de prendre l’apéro avec lui budocra broduga badugro jsais plus.
Et cette femme de l’autre semaine, grosse très belle splendide longue natte danl dos escarpins serrés ?
Et ce marchand d’olive ? Et ce mettreur de long ? Et ce romancier fameux ? Cette danseuse, cette cueilleuse, cette ficeleuse militante ? Cette fraiseuse artiste ?
S’en rappelait jamais, de leur nom. Personne, jamais. Les recueillait plutôt dans une foule indistincte, précise quant aux traits et visages, silhouettes et vêtures, mais floue très floue quand il fallait les nommer, tous ceux-là, toutes celles-là.
Quand il fallait s’en souvenir-il aimait ça- il les passait en revue. En revue oui, sans les noms. Des clichés muets, sorte de music-hall animé, sans légende, sans sous titres, sans rien, muet et anonyme.
Il souriait quand il les croisait au détour d’un souvenir, tiens salut, je te reconnais, toi, mais mais comment tu t’appelles déjà, je me souviens bien je t’ai rencontrée, vieille silhouette des marais, je t’ai rencontrée au bord du grand étang, C’était l’été des grandes barques, je m’en souviens bien. Et toi, tiens et toi avec ton grand nez, c’était au championnat de belote à Abidjan, m’en souviens et comment tu t’appelles ? Hein, comment tu t’appelles ?
Pas de réponse, jamais. Jamais personne, prise à parti dans la foule des souvenirs de Carolus Better van Vat, jamais personne ne répondait ; il ne s’était pas lassé de cette absence de réponse, non, cette absence de réponse ne lui pesait pas, nonnon ce music-hall sans tête d’affiche convenait à sa nonchalence, nonon il les passait en revue, sans s’en faire, lentement toujours, toujours tout le temps. Tout le temps Carolus Better van Vat oubliait leur nom, tous toutes et toujours.
C’est quoi son nom, demande le vieux Carolus à propos d’un type à l’apéro, comment y s’appelle déjà…quelque chose comme Beaulucrat, Boligras, Boducra ? Je devrais m’en souvenir, quand même, je viens juste de prendre l’apéro avec lui budocra broduga badugro jsais plus.
Et cette femme de l’autre semaine, grosse très belle splendide longue natte danl dos escarpins serrés ?
Et ce marchand d’olive ? Et ce mettreur de long ? Et ce romancier fameux ? Cette danseuse, cette cueilleuse, cette ficeleuse militante ? Cette fraiseuse artiste ?
S’en rappelait jamais, de leur nom. Personne, jamais. Les recueillait plutôt dans une foule indistincte, précise quant aux traits et visages, silhouettes et vêtures, mais floue très floue quand il fallait les nommer, tous ceux-là, toutes celles-là.
Quand il fallait s’en souvenir-il aimait ça- il les passait en revue. En revue oui, sans les noms. Des clichés muets, sorte de music-hall animé, sans légende, sans sous titres, sans rien, muet et anonyme.
Il souriait quand il les croisait au détour d’un souvenir, tiens salut, je te reconnais, toi, mais mais comment tu t’appelles déjà, je me souviens bien je t’ai rencontrée, vieille silhouette des marais, je t’ai rencontrée au bord du grand étang, C’était l’été des grandes barques, je m’en souviens bien. Et toi, tiens et toi avec ton grand nez, c’était au championnat de belote à Abidjan, m’en souviens et comment tu t’appelles ? Hein, comment tu t’appelles ?
Pas de réponse, jamais. Jamais personne, prise à parti dans la foule des souvenirs de Carolus Better van Vat, jamais personne ne répondait ; il ne s’était pas lassé de cette absence de réponse, non, cette absence de réponse ne lui pesait pas, nonnon ce music-hall sans tête d’affiche convenait à sa nonchalence, nonon il les passait en revue, sans s’en faire, lentement toujours, toujours tout le temps. Tout le temps Carolus Better van Vat oubliait leur nom, tous toutes et toujours.