Au café Mirbel, à l’angle des rues Mirbel et Daubenton ( Paris 5e) le lundi 12 janvier 2015, à peine avant midi. Un client isolé est assis dans la grande salle ; il rigole ; il rit à pleines dents ; il a un très gros ventre, proéminent. A part ça, tout va bien. Il est entré en saluant très chaleureusement le très jeune garçon chinois au cheveux redressés qui l’a laissé s’installer à son aise : le type est un habitué ; il attend un grand moment, sans s’en faire ; il rigole et se parle à grands coups de tête. Par période, il se ressaisit. trente-trente-cinq ans, visage lisse couvert d’une demi barbe.
Puis il mange comme un cochon. Il baffre ; il ouvre la bouche en grand, très grand, et y engouffre ses haricots verts comme ils viennent, en met partout, sur son pull irlandais, sur sa courte écharpe, sur la table, par terre. Il ne fait pas d’effort pour récupérer ses haricots dispersés. Pendant l’opération, plus de rires.