le cinoque bossu de la place Saint Paul

Vendredi 12 décembre 2014, 11 heures, place Saint Paul à Lyon, par un froid vif. Un type vêtu d’un vieille veste de tweed élimée et déformée, traverse la place, baskets, pantalon noir ajusté et trop court, démarche cassée, grands pas, jambes écartées, forte déformation de l’épaule droite, pas vraiment une bosse, mais tout de même, silhouette tordue. Il a cinquante ans à peu près, mal rasé. Il se dirige vers la boulangerie Jules mais, avant d’y entrer, il doit enjamber une chaîne destinée à empêcher les stationnements. Ça lui pose une gros problème d’équilibre ; il souffle et râle (je ne comprends pas ce qu’il dit…) Puis, il ressort avec sa baguette enfarinée sous le bras et tourne le coin de la place. Je vais pour le suivre mais je croise un grand type à l’allure chevaline, trentaine d’année, qui marche à grands pas et retient mon attention : je lâche le bossu. Le cheval est légèrement vêtu d’un pull léger ; il avance très courbé par un très lourd sac à dos ; il se parle doucement, en souriant, rien d’autre ; je commence à regretter ma filature interrompue. Sauf que, à peine s’est il éloigné de deux ou trois pas, le cheval souriant pousse un hurlement (incompréhensible) : je me retourne, et il se met à courir vers la gare Saint Paul. Mon bossu a disparu lui aussi.

Leave a Comment