Vendredi 25 octobre 2013, vers quatre heures, près du grand bassin des Tuileries, sous les arbres, à gauche quand on regarde la place de la Concorde, petite pluie, vent frais : un type en tenue sportive complète, petit bonhomme, mime le lancement du poids, prend son élan de rotation, très appliqué, fléchi sur un genou ; il décompose son mouvement très lentement. Mais il n’a pas de poids. Sourire béat quand il achève son geste ; chaussures de villes, bandeau dans des cheveux longs et frisés, grisonnants, demi-chauve, cinquantaine d’années.
Puis il fait des pompes d’une main sur l’assise d’un banc ; un réveil de voyage est posé pas loin ; barda sportif posé sur une chaise. Se rhabille quand ça commence à goûter sérieusement. Il met un temps infini à lacer, puis défaire et relacer ses chaussures ; entre temps, il enlève, puis remet des chaussettes très sales. Gilet sans manches sur blouson, casquette de base-ball. De la famille des cinoques sportifs, mais pas seulement : il fait aussi partie de celle des cinoques ‘noueurs’, des noeuds partout, ici autour d’un très grand pébroc, qu’il n’ouvre pas. S’éloigne en riant.