Mardi 18 décembre 2012, place Bellecour, à Lyon, vers deux heures, par un beau temps sec et froid, je débouche sur la place et tombe deux trois mètres derrière un jeune homme à la démarche cassée-tordue, très déhanché. Il traîne de vieilles chaussures de basket très défoncées et sales ; il est vêtu d’un duffle coat crasseux ; je perçois son odeur lourde et gênante. Il parle seul, à voix assez haute ; j’entends clairement : ‘…tu m’as pas reconnu…c’est toujours du cul que tu veux, du cul, du cul…’ Il s’arrête près d’un groupe de jeunes gens, sans doute des étudiants qui font une pause (cigarettes, conversations) ; il entreprend une jeune fille de ce groupe. Je les dépasse et remarque qu’il est très jeune, brun, très décoiffé, le visage mangé de barbe. Il parle en souriant mais, à l’air outré de la jeune fille, je déduis que les propos du cinoque n’ont pas changé de registre (du cul du cul…) ; elle fiche le camp dans l’escalier de leur école.