la cinoque antillaise, rouleuse de cigarette

Lundi 10 décembre 2012, vers une heure et demi, rue Danton (Paris centre) , je viens à peine de quitter l’observation du clochard au cigare que je butte sur une femme plantée au bord du trottoir, face à la rue, assez parfaitement immobile. Elle est antillaise, parapluie, collants, chaussettes, très gros sac bleu de marque Ikea, jupe de laine, vieilles chaussures de basket. Elle a quarante ans, pas plus, un foulard à pois et un chapeau de pêcheur. Elle tient les bras levés, à hauteur d’yeux : dans cette position malcommode, elle roule une cigarette  ; ses gestes sont très démonstratifs, mais très lents. Sa cigarette l’occupe infiniment ; on dirait qu’elle prie, mais cette impression vient sans doute d’un gros crucifix de bois qui pend à son cou. De la famille des empêchés.

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